top of page

Deux mondes côte à côte

​A vrai dire je n’ai pas du tout l’impression d’être en Afrique et à l’autre bout du monde. L’architecture, marquée par les Britanniques et les Hollandais, ressemble à une ville occidentale, sauf que dans la rue les gens sont majoritairement noirs. Les quartiers où je vis et sors sont des quartiers plutôt aisés, relativement protégés, où vivent principalement les Blancs. Les Noirs, eux, habitent principalement en périphérie de la ville, dans les townships – les bidonvilles sud-africains. L’Apartheid n’est plus un régime politique, mais elle a laissé une profonde fracture socio-économique entre Blancs et Noirs. Les townships sont plus ou moins misérables, les maisons plus ou moins en dur. Toujours est-il qu’en tant que Blanc, il ne fait pas bon s’y aventurer sans être accompagné par un habitant dudit township. En fin de compte, on peut donc très bien vivre ici sans jamais vraiment côtoyer la plus grande partie de la population du pays.

Khayelitsha, le plus grand township de Cape Town

Car les Noirs représentent 79% de la population sud-africaine, répartis en plusieurs sous-groupes linguistiques et ethniques. Viennent ensuite 9% de Blancs (Afrikaners d’ascendance boer ou anglaise), 9% de Métisses en tous genre (les coloured) et 3% d’Asiatiques, d’ascendance indienne pour la plupart. Conséquence de cette diversité culturelle, il y a 11 langues officielles en l’Afrique du Sud! A la radio, le présentateur parlera tour à tour anglais, afrikaans ou l’une des principales langues noires.


Cape Town est à cette image, multiculturelle et cosmopolite. Les gens passent naturellement de l’anglais à l’afrikaans, de l’afrikaans au xhosa. Les rues sont bordées de restaurants aux cuisines du monde entier : asiatique, indienne, afrikaner, latino … L’atmosphère est paisible. Le vent souffle et le soleil brille. La misère et la violence des townships semblent bien loin. Jusqu’au moment où tu aperçois depuis la quatre-voies des gens qui vivent misérablement sous des guenilles de carton, et que tu apprends qu’un ouvrier de l’usine s’est fait descendre il y a quelques mois chez lui suite à un règlement de comptes.


Comments


© 2023 par SUR LA ROUTE. Créé avec Wix.com

bottom of page