Vendredi dernier, à l’occasion de la visite à l’usine d’un gros client européen, une petite animation a été prévue : une délégation de Kaaps Klopse composée d’ouvriers de l’usine est venue accueillir comme il se doit ce client avec lequel quelques contrats supplémentaires seraient les bienvenus. (Ce n’est pas de la corruption, c’est de la mise en condition positive.)
Qu’est-ce donc que les Kaaps Klopse ?
C’est une tradition propre à la communauté des Métisses du Cap, quelque chose de purement local. Kaaps Klopse veut dire ‘’troupes du Cap’’ en Kaaps Afrikaans, le dialecte des Métisses du Cap. Les gens appartiennent chacun à une espèce de fanfare de quartier. Chaque année, en particulier à l’occasion du Nouvel An où un carnaval leur est dédié, ces différentes fanfares s’affrontent dans une joyeuse compétition, déballage de trompettes, guitares et tambourins, de parapluies colorés et de costumes brillants et kitsch à souhait.
Coutume festive héritée de la fin du XIXème siècle lorsque l’esclavage fut officiellement aboli, elle commémore le passé colonial de la ville, en rappelant l’importance de la musique et de la danse dans la célébration de la liberté recouvrée – la communauté des Métisses du Cap correspond aux descendants des premiers esclaves affranchis du Cap.
Le répertoire est composé d’une quinzaine de chansons en kaaps afrikaans, qui retracent des scènes de vie populaires et se moquent gentiment des anciens maîtres blancs.