top of page

Travailler sur une usine


Au cours de mes années à l'ISIT, jamais je ne m'étais projetée travaillant sur un site industriel. Le hasard de mes candidatures m'aura conduit jusqu'à l'automobile, et après presque deux ans basée au siège social de la boîte, j'ai découvert un tout autre univers: l'usine de production.


Exit les jupes, les vestes et les talons qui dorment désormais tristement dans ma penderie : dans ce monde d'ouvriers, je me fais la plus invisible possible. Les Africains tentent leur chance sans complexe et sans arrêt. '' Hello my darling" , ''Qu'est-ce que tu fais ce week-end, sweetie?"


Chaussures de sécurité, blouse blanche, bouchons d'oreille et lunettes en plastique sont de rigueur, dès que l'on met le pied dans les zones de production ou que l'on traverse la cour pour aller à la cantine.


Se voir céder le passage par les chariots élévateurs en arrivant le matin est devenu normal. Tout comme travailler avec en fond sonore permanent les bip bip stridents des camions qui manœuvrent, les klaxons aigus des chariots élévateurs et les appels du haut-parleur central. Un rythme effréné, toujours remis en question par les aléas de la production : lorsque je suis dans le bureau de l'équipe RH de l'usine, je m'agace toujours que l'on soit interrompus sans arrêt par le ballet incessant des ouvriers, superviseurs de production ou managers qui viennent poser une question, déposer un CV ou discuter d'un problème.


Que produit-on donc dans cette usine ? Les pièces qui composent les lignes d'échappements des voitures, principalement pour Ford : des tubes en métal que l'on découpe, plie et soude. Un monde d'écrous, de graisse noire et d'étincelles.


Une autre réalité aussi : l'Afrique et ses townships, d'où viennent tous les ouvriers ainsi que certains des employés des bureaux. Des conditions de travail éprouvantes, dans les courants d'air, le bruit des machines, debout toute la journée à porter des pièces en métal qui pèsent leur poids. Et des conditions de vie guère rutilantes une fois qu'ils sont rentrés chez eux, après l'heure et demi de minibus qui s'arrête partout et où ils s'entassent à 20 dans un 10 places.


Un environnement bien différent donc !



© 2023 par SUR LA ROUTE. Créé avec Wix.com

bottom of page