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Lobola: acheter le droit d'épouser sa fiancée en nombre de vaches


Difficile à croire mais pourtant vrai : le prix d'une vache, c'est la recherche la plus faite sur Google en Afrique du Sud. L'explication de ce surprenant résultat s'avère être liée à une tradition très ancrée dans les cultures noires du sud de l'Afrique : la lobola.

La lobola, c'est le prix qu'un homme doit payer à la famille de sa fiancée pour avoir le droit de l'épouser. Traditionnellement, ce prix est payé en nombre de vaches qui vont rejoindre le troupeau du père de la mariée (puisqu'en Afrique la richesse d'une famille est souvent mesurée au nombre de têtes de bétails du troupeau qui assure la subsistance de la famille). Aujourd'hui, la pratique de la lobola est encore très largement répandue, mais prend désormais plus souvent la forme d'une transaction financière entre les familles des fiancés.


Lobola signifie ''le prix de la fiancée'' en xhosa et en zoulou, les langues des deux plus grandes ethnies noires sud-africaines. Mais on retrouve une pratique identique dans d'autres ethnies du pays, ainsi qu'au Swatziland, au Lesotho, au Zimbabwe et au Mozambique.


Les pays arabes pratiquent une coutume similaire, mais ils parlent, eux, en nombre de chameaux. Dans les pays occidentaux, c'est autrefois la fiancée qui apportait une dot à son mari. Dans la culture africaine, l'approche est complètement inverse puisque c'est le mari qui paie, à la différence que la lobola n'entre pas dans le patrimoine du couple mais est versée au père de la mariée.


Moyennes régionales des montants standards de lobola

D'une région à l'autre, le nombre acceptable de vaches pour une lobola est très différent. Mais le montant dépend aussi de de la situation financière et personnelle du fiancé et de la fiancée. De nombreux facteurs entrent en ligne de compte pour déterminer le montant de la lobola : l'âge de la fiancée, son niveau d'éducation, si elle a un bon travail, une voiture, une maison, si elle est vierge, si elle a déjà des enfants, si elle a déjà été mariée...


Les deux familles se mettent d'accord au terme d'une négociation très codifiée et qui implique toute la famille. Les montants sont parfois si importants que le fiancé doit économiser pendant des mois voire des années avant de pouvoir espérer faire sa demande en mariage officielle. Le montant représente parfois l'équivalent d'un salaire annuel. A tel point que certains couples préfèrent ne pas se marier du tout plutôt que de déroger à la tradition faute de ressources économiques. Et en cas de divorce, la famille de la mariée est censée rembourser la lobola au marié.


La tradition de la lobola reste un incontournable d'un mariage fait dans les formes (mes collègues noires en parlent). Mais dans le contexte moderne il y a parfois des abus. Certaines familles y voient un moyen de s'enrichir ou de rembourser leurs dettes. Pire, cela conduit certains hommes à considérer leur femme comme une marchandise qu'ils ont achetée et de qui ils peuvent donc exiger tout ce qu'ils veulent, justifiant violences et maltraitances. Dans la tradition initiale, la lobola est une marque de reconnaissance de la part du marié envers la famille de sa femme pour les remercier de l'avoir élevée et d'avoir pris soin d'elle.


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