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Le cap des tempêtes


Lorsque l'explorateur Bartolomeu Dias découvrit le Cap de Bonne-Espérance en 1488, il le nomma ''le cap des tempêtes'', en référence aux violentes tempêtes qu'il y essuya pendant son expédition. C'est d'ailleurs au large du même cap de Bonne-Espérance qu'il mourut quelques années plus tard lors d'une autre expédition, lorsque son bateau fit naufrage à cause d'une tempête et qu'il disparut en mer.


C'est aussi le naufrage d'un bateau de la Compagnie hollandaise des Indes orientales en 1648 qui conduisit à l'arrivée des Blancs dans ce bout de l'Afrique : les marins rescapés furent bloqués pendant un an là où se dresse aujourd'hui la ville de Cape Town ; à leur retour aux Pays-Bas, ils suggérèrent d'y établir une base de ravitaillement pour les bateaux empreintant la route des Indes. Et c'est ainsi que débarqua six ans plus tard, en 1452, Jan Van Riebeeck avec quelques autres Hollandais pour fonder la première colonie du Cap.


La péninsule du Cap est régulièrement balayée par des vents violents. Les arbres poussent de travers ici, arqués par le vent, et la mer se déchaîne au gré de l'humeur du ciel. Les courants sont très forts et les rochers affleurent sous la surface, invisibles et traîtres, rendant la navigation très difficile. Cape Town a beau être située en bord de mer, le nautisme n'y est pas du tout une activité répandue, en raison de la dangerosité de la navigation et du très haut niveau de compétences requises pour piloter le moindre bateau sans sombrer au bout de quelques miles. Les tempêtes ne sont pas rares l'hiver. On en a eu une notamment en juin dernier, avec quelques belles images du front de mer en centre ville submergé par les vagues ici.


Les cartes de la péninsule sont constellées de symboles d'épaves qui jonchent les côtes, stigmates des drames des siècles passés. La plupart reposent au fond de l'eau et rien ne permet de remarquer leur présence. Pour les plongeurs, c'est un petit coin de paradis en termes de potentiel d'explorations. Parmi les naufrages les plus récents, certaines épaves sont toujours visibles le long des routes ou des sentiers de randonnées, carcasses échouées au milieu des rochers qu'il est impossible d'enlever, ou épaves rouillées enfouies sur le sable des plages.


Il y aurait environ 3000 épaves qui dorment ainsi au fond des eaux de la péninsule du Cap. C'est un surprenant spectacle que de voir ces débris rouillés qui restent encore aujourd'hui sur les plages ou qui affleurent à la surface de l'eau. Un peu comme si le temps s'était arrêté à ces endroits, et on se retrouve tout perplexe devant ces marques de la violence des éléments alors que l'eau bleue aux reflets turquoises luit sous le soleil, battue par les vagues.


Epave de l'Antipolis, qui s'est échoué en 1977

Sur le sentier des épaves, au Cap de Bonne-Espérance


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